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Charisme et fondations d'hier et d'aujourd'hui
"Il y a tant de belles et bonnes choses à faire, et si peu de dévouements, qu'il faut bien donner un peu plus qu'il ne faut" (Jules Zirnheld - Président de la CFTC de 1919 à 1940)
... Il y aurait beaucoup à dire sur ce qu'eux et leurs successeurs apportèrent à l'Eglise et au monde.
Sensibles aux écrits de Lacordaire et de Montalembert, faisant leurs la pensée d’Albert De Mun, des laïcs engagés et des prêtres de St Labre se solidarisent dès la fin du XIXe siècle avec le monde ouvrier.
Pour mémoire, le 13 septembre 1887, au 30, rue de la Bourdonnais, se tient la première Assemblée Générale des employés du Commerce et de l'Industrie. Sur le procès verbal se trouve le nom de 17 jeunes fondateurs, tous "labriens", noyau de ce mouvement syndical qui allait devenir quelques années plus tard, la CFTC. (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens).
Des racines labriennes... entre autres !
Le but affirmé de la C.F.T.C. est dès son origine, la défense et la primauté de la personne humaine.
Avec Jules Zirnheld et Gaston Tessier, la Confédération se démarque du syndicalisme de lutte des classes, en appelant à un monde plus fraternel et respectueux de la personne.
Gaston Tessier (Secrétaire Général de la CFTC, salué par le Général de Gaulle, après la libération -photo CFTC-
Constituée sur une base confessionnelle, elle regroupe 321 branches, proposant un syndicalisme de négociation ouverte, cependant, sans faiblesse ni compromission . Le dernier délégué à participer au Conseil Confédéral de 1919, Paul Verneyras (1898-1996 - ouvrier du textile à Froyes), en définissait l'objectif en un raccourci inspiré : "Travailler pour la gloire de Dieu et la classe ouvrière".
En 1920, le C.F.T.C. intègre la Confédération Internationale des Syndicats Chrétiens. Elle va militer avec succès en 1936 pour l’obtention d’un salaire minimum, les allocations familiales, les assurances sociales, etc… Lors de la 2ème Guerre Mondiale, la C.F.T.C., interdite par Vichy, suspend ses activités. En dehors de quelques très rares cas d’intelligence avec ce régime, plusieurs de ses membres rejoignent alors la résistance. Parmi ces patriotes, témoins de la foi et soucieux de leur mission, certains d’entre eux en viendront à donner leur vie, tel Yves Bodiguel (1910-1945).
La Confédération pourra de nouveau, après la guerre, assurer son rôle et participer activement à la mise en place des assurances sociales, des retraites complémentaires. Après le désir de déconfessionnalisation, conduite par Eugène Descamps, en 1964, et soutenu par une majorité de 70 %, la minorité désirant rester fidèle à l’œuvre sociale chrétienne, crée la « C.F.T.C. maintenue ».
Après un certain nombre de difficultés liées notamment à son implication dans les manifestations en faveur de l’école privée, la C.F.T.C. au Congrès de Lille, en 1991, va réaffirmer sa conception d’un syndicalisme qui se veut réaliste en négociant et en luttant contre les inégalités salariales, comme en affirmant, face à la marche de l’histoire, la nécessité absolue d’une mondialisation qui soit solidaire. Bien que se réclamant encore officiellement de la pensée sociale chrétienne, l’assumation et plus encore l’affirmation des origines identitaires de la confédération paraît aujourd’hui bien difficile à maintenir…
"L'Evangile nous fait bien comprendre que le monde des ouvriers et des employés n'est pas un monde à part, mais cette part du monde que nul parti, ni parti pris, ne devrait utiliser".
Gaston Tessier, Réunion St Labre, 1950
Jules Zirnheld, Charles Viennet, Gaston Tessier ou Marcel Poimboeuf, personnalités marquantes, s'il en fut, de la C.F.T.C., furent tous fils de "St Labre". Tous nous laissèrent aussi, entre autres héritages :
- pour les laïcs engagés, la fondation de la J.O.C, par l'Abbé Georges Guérin, secondé par l'Abbé Charles Bordet, deux "Prêtres de Saint Labre" ;
- pour les Prêtres de St Labre, la manécanterie des "Petits chanteurs à la Croix de Bois", dont le père est un "Prêtre de Saint Labre", Mgr Fernand Maillet qui fondera aussi la "Fédération internationale des Pueri Cantores" ;
- toute une réflexion sur l'Eglise et la Cité, à l'origine de laquelle se trouve un autre "Prêtre de St Labre", Monseigneur Robert Frossard, Evêque Auxiliaire de Paris qui fut de 1943 à 1962, un véritable "missionnaire du travail" (Luc Perrin - Editions Ouvrières).
Mais il ne serait pas juste de passer sous silence Mgr Pierre Lacointe, qui fut Evêque de Beauvais, de 1954 à 1964, lui aussi "Prêtre de Saint Labre".
Monseigneur Robert Frossard, ordonné prêtre en 1939, Evêque Auxiliaire de Paris depuis 1968, "Prêtre de St Labre" entame toute une réflexion sur l'Eglise et la Cité. Le Cardinal François Marty dira de lui : "Il aimait bien, il aimait l'Eglise, il aimait les hommes, surtout ceux qui peinent - sa vie trouve sa force dans les paroles de Jésus : 'Je ne suis pas venu pour les bien-portants, mais pour ceux qui souffrent'..."
Mgr Robert Frossard
1986... un dimanche à Offranville
Ce rappel historique nous paraît s'imposer par honnêteté et gratitude, même si les "Amis de Saint Labre" ont officiellement cessé d'exister à la fin du XXe siècle, et si les "Prêtres de Saint Labre" ne sont plus qu'une poignée "d'anciens" -dont quelques uns encore très actifs- qui demeurent, pour nous, un exemple.
L’Oeuvre de la Providence se manifestera à nouveau de façon évidente lorsque les frères et les sœurs de St Benoît Labre que nous sommes, relevés en 1981, rencontrèrent "fortuitement" -à travers une de leurs sœurs, puis un de leurs frères- les Amis et Prêtres de Saint Labre qui leur firent l'honneur de les considérer comme leurs successeurs.