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« St Benoît-Joseph Labre,
la seule gloire française
du XVIIIème siècle,
mais quelle gloire ! »
Verlaine (1844 - 1896)
SAINT BENOIT-JOSEPH LABRE
Comme l'Eglise est bonne, en ce siècle de haine
D'orgueil et d'avarice et de tous les péchés,
D'exalter aujourd'hui le caché des cachés
Le doux entre les doux à l'Ignorance humaine.
Et le mortifié sans pair que la Foi mène
Saignant de pénitence et blanc d'extase, chez
Les peuples et les saints qui, tous sens détachés,
Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,
Comme un autre Alexis, comme un autre François
Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
Pratiquant la douceur, l'horreur de l'Evangile !
Et pour ainsi montrer au monde qu'il a tort
Et que les pieds crus d'or et d'argent sont d'argile
Comme l'Eglise est bonne et que Jésus est fort !
Paul Verlaine - "Souvenirs"
(Poème dédié à St Benoît-Joseph,
pour sa Canonisation le 8 décembre 1881)